Après avoir exploré les différentes finitions possibles pour sublimer vos métaux, il est temps de se pencher sur les traitements de surface. Mais avant d’entrer dans le vif du sujet, petit rappel : les finitions visent à décorer et transformer l’aspect du métal, tandis que les traitements de surface le protègent durablement des agressions extérieures. Voici donc un aperçu des traitements de surface que j’utilise à l’atelier pour les métaux non-ferreux, et comment ils peuvent préserver la beauté de vos créations.

Traitements de surface des métaux : sublimer et protéger
Après les finitions, place aux traitements de surface, qui protègent et prolongent la beauté du métal. Imaginez : un client touche votre œuvre, laissant une empreinte digitale sur ce poli impeccable ... Frustrant, non ? Un traitement de surface vous évitera ce genre de mésaventure !
1. Cirer

La cire est une solution simple et naturelle pour protéger vos créations. Appliquez-la avec un pinceau, à chaud ou à froid, puis lustrez avec un chiffon doux. Attention à choisir une cire naturelle, surtout pour les objets en contact direct avec la peau, afin d'éviter les allergies !
2. Vernir

Le vernis gomme laque est une option traditionnelle et naturelle. Idéal pour les pièces décoratives volumineuses, mais moins adapté aux petits objets ou à ceux portés contre la peau.
3. Plaquer

Le plaquage consiste à recouvrir le métal d'une fine couche d’or, d’argent ou d’autres métaux. Attention aux allergènes comme le nickel, désormais très réglementé, surtout en bijouterie ! Même si l’électroforming, héritier de la galvanoplastie, devient populaire, confier vos œuvres à un spécialiste garantit un résultat de qualité.
4. Patiner
1. Patines naturelles

Les patines naturelles sont le résultat de l’oxydation progressive des métaux au fil du temps, sous l’effet de facteurs comme l’air, l’eau, et la lumière. Elles agissent comme un mécanisme de protection, similaire au bronzage humain face aux UV. Le cuivre prendra des teintes vert-de-gris, tandis que l'acier se couvrira d'une couche de rouille. Bien que ces patines puissent être esthétiques, elles nécessitent parfois d’être stabilisées par un des traitements de surface cités ci-dessus pour éviter toute détérioration supplémentaire.
2. Patines artificielles

Restitution du workshop organisé à l'ENSAAMA Olivier de Serres en DNMADE Métal autour des patines en juin 2024
Pour accélérer ce processus, on peut recourir à des patines artificielles, qui permettent d’obtenir des effets d’oxydation en un temps réduit. Ces patines se divisent en deux catégories : les patines à froid et les patines à chaud. Comme les patines naturelles, elles nécessitent d'être protégées par un traitement de surface supplémentaire une fois réalisées.
Les patines à froid sont des solutions prêtes à l'emploi dans lesquelles on trempe la pièce pendant quelques secondes ou minutes, en fonction de l’effet recherché. Ces produits sont simples d’utilisation et sont parfaits pour des effets de transparence ou des contrastes subtils sur des surfaces gravées ou ciselées.
Les patines à chaud, quant à elles, nécessitent l’application de produits créés à base d'oxydes métalliques dilués dans l'eau, et chauffés au chalumeau. Ce procédé permet de créer un nuancier de couleurs plus riche que les patines à froid. Il demande en revanche plusieurs années de pratique pour maîtriser les techniques d'application et les mélanges d'oxydes.
Le métal est une matière vivante, qui continuera de réagir à son environnement. Un bon traitement de surface aide à ralentir ce processus, mais il est important d'avoir cette donnée en tête lorsque vous passez une commande. Un métal bien entretenu reste beau plus longtemps !
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