Saviez-vous que dans le monde fascinant de la ciselure, nous forgeons nos propres outils ? C’est un aspect essentiel du métier, souvent méconnu, surtout pour les personnes qui envisagent une reconversion dans ce métier.
Lors de la formation initiale, le premier pas consiste à créer ses propres ciselets, et c'est un moment à la fois technique et profondément symbolique. C’est là que tout commence, où l’artisan.e façonne les traçoirs, les mats, les perloirs, les bouges et beaucoup d'autres encore, qui l’accompagneront tout au long de sa carrière.
Cependant, ce n’est pas toujours ce à quoi on s’attend. Si l’idée de travailler directement la matière attire, il est important de savoir qu’une grande partie du travail réside dans la préparation de ses outils. Si vous hésitez à vous lancer dans le passage du CAP de ciselure, la meilleure chose à faire est de franchir la porte de mon atelier pour une initiation à la ciselure. Ensemble, nous découvrirons le plaisir de façonner et de travailler le métal.
Photo : Karim Lamine
Récemment, j’ai dû repolir un de mes ciselets pour un projet. Il s’agissait d’un godronnoir, un outil que j’utilise pour tracer des godrons, ces canaux élégants qui ornent le métal. Ce godronnoir a une histoire particulière : je l’ai fabriqué à partir d’un ancien outil récupéré lors d’une brocante.
Au début de la formation, tout le monde fabrique les mêmes ciselets pour avoir une sorte de kit de démarrage. Il est donc important de pouvoir les identifier facilement, aussi chaque artisan.e a sa marque. Ma marque personnelle est un V, en hommage à ma petite sœur et au chiffre romain cinq, qui a longtemps été mon chiffre porte-bonheur.
Photo : Florian Fidalgo
En nettoyant ce godronnoir, j’ai remarqué les nombreuses marques gravées sur ses différentes faces. Ma propre empreinte, bien sûr, mais aussi d’autres symboles : un pentagone, des entailles à la lime, un minuscule zéro, plusieurs V, des lignes parallèles, et même un nom, "Chartier", poinçonné sur l’un des côtés.
Chacune de ces traces raconte une histoire, celle des artisan.e.s qui ont utilisé cet outil avant moi. C’est cela aussi, être artisane : contribuer à la préservation et à la transmission d’un patrimoine vivant, ces petits bouts d’histoire que chaque ciselet porte en lui.
Photo : Agnès Sevestre
Si vous souhaitez en apprendre davantage sur l’outillage en ciselure et sur cet univers captivant, je vous invite à vous plonger dans mon livre numérique "Découvrir la ciselure". Que vous soyez novice ou curieux.se de cet art ancien, vous y trouverez toutes les clés pour mieux comprendre la beauté de la ciselure et de ses outils.
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